mardi 11 décembre 2007

Changez pour du pire

On ne le répétera jamais assez: si vous voulez à tout prix rejoindre la communauté des boulots péraves, engagez-vous dans la restauration. Ou bien attendez que la restauration vienne à vous...

Étudiant, je bossais à l'hôpital pour payer mes études (et draguer les infirmières), en général, le week-end.
Un jeudi, la DRH (ça ne s’appelait pas encore comme ça) me dit “Ce week end, vous travaillerez aux cuisines, ça vous changera ! “. Pour sûr, t’as l’air d’un con habillé en cuisinier et question drague, tu peux te la mettre sur l’oreille. Les cuistots ne bossaient que le samedi de 7 à 15 h et moi – qui faisait la plonge – de 7 à 12 et de 17 à 20. Arrivé à 7 h, c’était assez calme, mais les gars me prévinrent que ça serait chaud car ils faisaient la bouffe pour tout le week-end, et ça n’a pas manqué, dès 8 h, le speed, des gamelles inlevables tellement elles sont lourdes, dans des états pitoyables, des éviers que même le bras dedans, tu ne touches pas le fond, bref l’horreur. Je trime comme un fou et quand je me barre à 12h, les cuistots rigolent comme des tordus “Tu pourras pas rentrer dans ta cuisine lorsque tu reviendras... »
Je pensais que c’était exagéré... Mais comme je savais que je serai seul et que je ne les reverrai pas (vu qu’ils ne travaillaient pas le lendemain) je craignais quand même.
Je reviens à 17 heures (mes potes restant au chaud au bistrot, eux) et là, impossible d’accéder jusqu’aux éviers, les ordures – profitant de mon absence - ont empilé les gamelles n’importe comment ! J’ai mis une heure à tout virer rien que pour accéder aux éviers où l’eau était froide et croupissante... Je hurlais là dedans, traitant tout le monde de tous les noms... J’ai fini avec une bonne heure et demie, pas payé plus et dès le lundi, j’ai dit à la DRH “Plus jamais les cuisines, j’ai horreur du changement!"

John Doe

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