mardi 4 décembre 2007

Le magnifique (opus 2)

Nouvelle épisode de la micro saga "Le magnifique" où comment une star du petit écran aujourd'hui oublié peut vous coller sérieusement les glandes...

Retour sur un tournage déjà évoqué plus bas et dont, pour les raisons elles aussi longuement évoquées par le passé, je ne citerais ni le titre, ni le comédien incriminé.
Nous tournons dans l’école d’un petit village de la Loire, c’est notre premier jour et je suis assistant mise en scène. Le bled compte cinq cent âmes, mais ce soir, à quelques minutes de la coupure, le comédien découvre par les fenêtres de la classe une foule plutôt dense qui l’attend de pied ferme autour de sa caravane. Immédiatement, il m’attrape, mâchoires serrées et me dit que ce n’est pas possible, qu’il est fatigué et que je dois l’escorter à la sortie et éviter que ces gens ne l’accaparent. Prenant fait et cause pour ma tâche, à la sortie du plateau, je me mets donc devant la célébrité et le guide à travers la foule. Les gens sont relativement calmes mais pressant, tout le monde veut son petit autographe. Gentiment, je commence à leur expliquer que M. X est un peu pressé et qu’il a besoin de regagner sa caravane au plus vite.
A peine ai-je commencé que l’acteur me lance : « Attends, Sébastien, t’es pas sympa ! Ces gens poireautent depuis une heure dans le froid pour me voir, tu vas pas les congédier comme ça ! Bonjour, Madame, alors c’est pour qui cet autographe… »
Ok ! Je ferme ma gueule et je reste à proximité pour juguler les badauds et éviter la cohue. Rapidement, je perçois les œillades que me lance le comédien : au bout d’à peine cinq minutes, il en a raz le bol et m’appelle discrètement à son secours. Je reprends donc mon bâton d’emmerdeur cool et j’explique aux gens que la séance de dédicaces est terminée et qu’il est maintenant temps pour M. X de rejoindre sa… « Mais enfin, Sébastien, de quoi tu te mêles ! Ca va, t’es gentil, je peux gérer. On va pas les virer comme ça quand même. Oui, Monsieur ? C’est pour qui ? »
Je l’ai planté là, le comédien. Au milieu de ses admirateurs dont les rangs grossissaient de minute en minute. Et je suis reparti, moi, rejoindre ma chambre d’hôtel ou m’attendaient encore quelques heures de boulot pour organiser la journée du lendemain.

Sébastien Gendron

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