mercredi 5 décembre 2007

L'employé du mois

On connait les galères de bons nombres d'employés de la réstauration. Mais parfois, le patron n'est pas le plus suprenant...

C’était le mois de juillet. J’avais 18 ans. Mon père m’avait trouvé une place de commis de cuisine dans un restaurant d’entreprise à La Défense.
On commençait tôt, vers 6h00 et on terminait à 15 heures. Ça me convenait bien comme horaire, j’avais l’après-midi et la soirée pour moi.
Ali, c’était le chef de cuisine, un mec rigolo, pas loin du quintal, d’origine algérienne. Il m’avait à la bonne.
Le matin tôt, c’était préparation et vers 10 heures on commençait réellement à cuisiner. Nous, les préparateurs, cuisiniers et plongeurs, on mangeait un peu plus tard vers 10h45, avant le service.

Ce jour-là, Ali avait fait du couscous. Il faut imaginer une étuve de cantine, qui devait contenir 50 kilos de semoule, et le gros Ali, qui plonge ses mains, que dis-je, ses bras à l’intérieur de la cocotte géante pour brasser la graine.
Il me regarde et me demande ce que j’ai l’intention de manger à la pause déjeuner. Je lui réponds en fayotant un peu, que j’aimerais bien goûter son couscous… Il m’arrête net.
« Surtout pas, je viens d’aller aux chiottes et je ne me suis pas lavé les mains… ».
Je ne sais pas s’il y a eu des prélèvements sanitaires ce jour-là, mais j’imagine que le taux de coliformes fécaux dans le couscous devait égaler le taux d’absentéisme des employés de la tour du lendemain.
Moi j’avais avalé un steak dont j’avais surveillé la cuisson …

Marc Sieger

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