vendredi 26 octobre 2007

Multicartes

Attention! L'abus de métiers pourris peut sérieusement nuire à votre santé mentale...

Je crois que s'il y avait un Shit Job Awards, je serai multi-détenteur de petites statues...
Deux ou trois exemples :

- homme sandwich distributeur de prospectus dans une banlieue résidentielle : 5000 flyers à distribuer, à peu près 20 personnes croisées par jour (sans compter les chiens de garde qui adorent les sandwichs !)

- testeur de médicaments dangeureux : protocole arrêté en plein milieu, un des cobayes (mon pote) ayant fait un arrêt cardiaque (il est toujours vivant et en pleine santé, thanks god)

- mise en place de fruits et légumes au Monoprix entre 6:00 et 7:30 tous les matins. Pas long, mais terrible : les manut' de 60 ans déjà bourrés au pastis, le petit chef à cravate à pois sur veste jaune, les vieilles femmes de ménage endormies, saturation d'odeurs et de couleurs à jeun... une anecdote rigolote : pour apporter une touche de gaieté, je décide un matin de décorer le banc des tomates avec une couronne mortuaire artistiquement composée de persil et concombres. Vu la forme du banc en question, ça ressemble assez à un cercueil de mafieux. M'attendant à me faire virer, je reste passivement à côté de mon oeuvre. Le chefton passe, s'arrête, l'air vaguement troublé, regarde attentivement le truc, et me dit : "Faudrait mettre moins de persil, on voit pas bien les tomates là". Une vocation d'artiste tuée dans l'oeuf par ce butor qui n'avait rien perçu de l'ironie subtile de la chose...

- téléopérateur : tout a déjà été dit sur le sujet, mais j'ai à mon palmarès une belle réussite: m'être fait virer pour n'avoir pas réprimandé un des mecs de l'équipe (j'étais chef de groupe, ha ha) qui arrivait tous les jours avec 1mn 12 de retard ce qui, vous en conviendrez, impacte gravement l'EBITDA de l'entreprise ! Ah, et aussi : un blame pour être parti en plein milieu du job retrouver une petite blonde qui m'avait gentiment allumé à la pause... je regrette rien !

- vendeur d'espace publicitaire sur les emballage de baguettes de pain (on appelait ça les Baguette's Bag !), pour le compte d'un hurluberlu qui avait une boîte, International Négoce et Courtage (2 personnes dont lui). Selon lui, le secteur de la publicité serait sauvé par les emballages de baguettes, il n'y avait qu'à en convaincre ces imbéciles de boulanger car les annonceurs se bousculaient déjà pour réserver les emplacements premium. Trois mois de porte à porte plus tard ("BOnjour, savez-vous que la loi vous oblige à emballer vos baguettes ? non ? laissez-moi vous expliquer comment faire pour que ça ne vous coûte rien du tout !"), 2 boulangeries convaincues, fin de l'aventure.

- démolisseur : pour la réfection d'une boutique, démonter des cloisons A LA MAIN, sans masse, sans pioche, sans rien. La tactique : trouver un bout de bois, l'utiliser comme bélier pour le premier trou. Une fois le premier trou fait, c'est du kick boxing et des coups d'épaules....

Laurent Ponce

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